« Entrez dans l’univers d’Eesah Yasuke une rappeuse, compositrice engagée, vous souhaitant à tous la paix intérieure. »

Rédigée par Loane D.  / Mise en page par David D.

DansLaCiudad : Eesah Yasuke est ton nom d’artiste, Eesah pour faire référence à ton prénom « Isaïah » et Yasuke fait référence au premier samouraï noir du Japon, pourquoi avoir choisi ce nom ?

Eesah Yasuke : Le parcours du premier samouraï noir m’a inspiré, c’est une histoire atypique et elle est inspirante dans le sens ou dans sa condition d’esclave il se libère de ses chaines et devient un samouraï hautement respecté.

À quel âge as-tu commencé la musique et qu’est-ce qui t’a incité à te lancer dans le rap ?

C’est très récent la musique pour moi, j’ai commencé en 2021, avec mon premier projet « Cadavres exquis ». J’ai commencé la musique parce que j’avais un besoin assez urgent de m’exprimer.
Lors de mon expérience dans une association avec des personnes en grande précarité, j’ai vu des choses qui m’ont énormément touché. Je ressentais donc un besoin de m’exprimer sur ça, car ça faisait écho à ma propre histoire.

« Mon rap a commencé sur ça, par un besoin …»

@minusculemarie

Est-ce que tu peux nous expliquer ta manière de créer ?

J’ai pas une seule manière de créer, j’en ai plusieurs ! Parfois, j’ai le texte sans la prod puis on habille le texte musicalement en fonction de ce que je dis ou inversement en fonction de la prod j’écris ce que je souhaite.
Depuis un moment, j’étais un peu bloquée dans mon inspiration. Je me suis donc mise à peindre ! J’ai un petit set up à la maison, j’ai ma palette et un petit chevalet. Juste au-dessus, j’ai un cadre avec des feuilles blanches, j’écris, je peins et je rap des choses en même temps. Ce processus m’a fait développer plein de choses et m’a aidé à retrouver l’inspiration.
Peindre est pour moi une chose hyper apaisante.

« Tout vient des poèmes …»

L’EP s’intitule : « PS : j’écris l’album » Est-ce que tu veux nous teaser un peu l’album, comment décrirais-tu l’atmosphère ?

Je vais en parler avec mystère, c’est un album plus que jamais personnel. Ça va être différent, on va retrouver Eesah Yasuke mais il y a surtout beaucoup d’audace.

« Les vivants qui s’enterrent » : C’est un son assez morose dans ton dernier EP. Qu’est ce qui t’a poussé à écrire ce morceau ? 

Je ne sais pas si on peut s’imaginer faire un son hyper turn up sur le deuil. Peut-être que ça se fait, mais ce n’est pas ce qu’on a envie de faire quand on a envie de rendre hommage à quelqu’un.

Comment est venue la collaboration avec Petite écume ?

J’ai toujours voulu mettre de la danse très tôt. À Lille, il y a la place de la République où on retrouve le cratère.
Je me pose souvent là pour regarder les gens danser. Je venais déjà en repérage et j’ai flashé sur lui, je suis tombée « in love » de la manière dont il s’exprime avec son corps.
Il a plusieurs couleurs à sa palette, et c’est ce qui m’a plu.
Je l’ai gardé dans un coin de mon esprit et j’ai essayé de le convaincre à plusieurs reprises.
Maintenant, ça fait un peu plus d’un an qu’il est avec moi et j’en suis hyper contente.

@noemielacote

Comment se passe cette collaboration ? Comment faites-vous pour être aussi connecté sur scène ?

On a des rituels ! On fait beaucoup de pompes, le sport a une place assez présente dans ma vie. On écoute 2-3 morceaux qui nous mettent dans une ambiance et on n’oublie jamais notre boisson fétiche, une infusion de gingembre, citron, miel très efficace !

Que penses-tu du rap actuel ? Et du rap mainstream ?

Dans le rap mainstream, ce qui est grand public c’est des sons rarement engagés, c’est plus pour s’ouvrir l’esprit et on a autant besoin. Je suis la première à en écouter. Mais je pense que ce serait bien qu’il y ait du rap engagé dans ce même paysage, qu’ils soient mis en avant de la même façon.

Chaque année il y a le Buzz Booster, toi qui l’a remporté il y a quelques années. Qu’est-ce que ça t’a apporté ?

Ça m’a apporté beaucoup de choses comme investir dans mes projets et surtout mettre en place ce que je souhaitais artistiquement.

T’es quelqu’un de très engagé, on l’entend dans tes sons et on le voit en concert : Est-ce que tu souhaites dire un mot au vu de la situation actuelle en France ?

Je pense que l’on entend les sirènes tous les jours. Ça définit bien l’état actuel de notre pays. C’est plus qu’alertant, c’est le moment de se réveiller, ou de se mobiliser davantage pour une vie ou l’on peut réussir à vivre ensemble.

« Dans ce que je vis au quotidien, je pense que le vivre ensemble est possible….»

@minusculemarie

Qu’est-ce que je peux te souhaiter pour la suite ?

La chose la plus importante dans la vie c’est la paix intérieure, donc si tu peux me souhaiter ça, ça me va !

@l_martineau

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