Mise en page par David D.
La Casa Country Club est en premier lieu un studio d’enregistrement concept situé dans une maison à Châtillon dans le 92.
Le studio a pour but de stimuler la créativité. Créé pour être un lieu de convergence entre les artistes, beatmakers et autres personnes lié a à la musique.
Avec cette envie de créer un écosystème tournant autour d’un rap moderne, les membres de la Casa Country Club se sont alliés à un très beau casting pour offrir le premier volume de la mixtape portant à la fois le nom et les ambitions de ce lieu unique.
À l’occasion de la sortie du projet, les membres de la Casa Country Club, Arturo, Jules et Bywam ont accepté de répondre à nos questions.
DANSLACIUDAD: Comment est née la Casa Country Club et quels sont les objectifs derrière ce studio ?
Arturo: J’avais un studio qui s’appellait Flowless Music, qui était sur Montrouge. Je collaborais avec des beatmakers, je mettais les studios à disposition, c’était un format très basique.
J’ai voulu changer, du coup on a revendu les studios et on a pris une maison. Comme on kiffe le format séminaire, on a voulu recréer ça. Au début on était en partenariat avec 33Recordz et 8Ruki sur le lieu. Ils nous ont ouverts un peu sur tout ce qui est avant-gardiste,toutes les nouvelles niches. On a pu rencontrer pas mal d’artistes, une totale nouvelle scène.
On a vraiment kiffé, on a ridé une petite année et pendant cette année-là, j’ai fait la rencontre de ces bonhommes, Bywam et Jules. On est parti en séminaire, ils se sont greffés à la team et ça a créé cette équipe de Casa Country.
Donc au final l’équipe Casa Country Club, elle est récente, le lieu un peu moins mais honnêtement c’est comme ça qu’est né Casa. Et après on s’est dit, comment on peut avoir une vitrine pour montrer le travail qu’on peut faire ici, et ça passe par cette mixtape dans un premier temps.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre rôle dans ce projet ?
Jules : Moi je suis ingénieur du son, je fais mon business dans ce domaine là. Mais on va dire que j’ai ouvert un peu mes compétences et mes centres d’intérêt à plus que de l’ingénierie du son. Parce que je sais que c’est très temporaire de passer sa vie comme ingénieur du son et que moi c’est pas un rythme de vie qui me va pas me correspondre toute ma vie. Du coup j’ai commencé à m’intéresser au management artistique etc. Je m’occupe de gérer un peu le studio avec Arturo qui valide toutes les décisions et toutes les actions qu’on met en place.
Mais je vais prendre des initiatives s’il y a besoin de quelque chose à droite à gauche dans le studio. Sur le projet du coup, j’ai été chef de projet donc j’ai aidé à toute la logistique, dialoguer avec tous les intervenants du projet avec Arturo aussi, on a fait tout ça ensemble.
Arturo : Et même sur toute la direction artistique globale avec Habbo.
Bywam : Je suis beatmaker, compositeur et aussi ingénieur du son. Ça fait 6 mois que je travaille en collaboration avec mes associées de la Casa Country Club. Du coup je m’occupe de toute la partie musicale donc ça va sur les sessions d’enregistrements, sessions compositions, accompagner les artistes. Sur le projet, j’ai contribué soit sur les prods, soit sur les sessions.
Jules : La moitié des prods c’est de lui. Donc c’est aussi une mixtape qui met vachement en avant le travail de Bywam.
Bywam : On a vraiment tous rapporté nos skills dans ce projet, tous les 3 dedans pour en tirer le meilleur. On a pas les mêmes compétences c’est ça qui est bien, ça se complète bien.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de bosser dans le rap ?
Bywam : Moi en vrai c’est la musique que j’écoute. Là ici, c’est plus particulièrement niché et moi c’est vrai que dans mon style musical de composition je tendais vers ça. En vrai, c’est tombé parfaitement. Mais par rapport au rap, c’est vraiment la musique que j’écoute. Je voulais travailler dans la musique si possible dans ce que je kiffe et c’est le cas.
Combien de temps avez-vous mis pour la conception du projet ?
Arturo : Le jour 1, c’est quand on a reçu le premier son de Jwles et 8Ruki, qu’on remercie vraiment avec 33record. C’est à ce moment là vraiment. On avait l’idée de faire une mixtape, mais c’est vraiment à partir de ce moment-là qu’on à décidé de se lancer.
Jules : En fait, l’idée est née avant. Je me rappelle quand on était en séminaire on en parlait déjà. Ouais ça fait 6/7 mois déjà.
Comment avez-vous pensé cette mixtape ?
Arturo : L’idée Habbo autour du projet, elle nous est venue comme ça. C’est par rapport à la connexion avec les artistes et au social. Ici, c’est un lieu où beaucoup d’artistes se rencontrent, c’est un lieu de convergence et ça nous faisait clairement penser à Habbo. Habbo, t’es dans une maison, il y a des gens qui discutent entre eux, c’était un des premiers réseaux sociaux et on kiffé le parallèle. Et puis ça nous facilitait d’aller dans une direction artistique complètement graphique parce que le casting c’est une chose. Mais par exemple mettre 22 artistes sur une cover c’est compliqué.
Quels sont les défis auxquels vous avez eu à faire face lors de la conception du projet ?
Arturo : Franchement c’est la relation avec les équipes. C’est la difficulté à tout coordonner vu qu’il y a beaucoup de gens, que ce soit les beatmakers, en fait il y a beaucoup d’intervenants dans le projet. Il y a une vingtaine d’artistes, leurs équipes. Il y en a avec qui c’est très fluide, il y en a avec qui ça allait un peu moins. Ce n’est même pas avec les gens du projet, ça va être surtout en amont, comment on choisit le casting, qui dit oui, qui nous met tempête. Ouais le choix du casting ça été un vrai défi. La plupart des gens du projet avec qui on a bossé ça été archi fluide mais justement de chercher ce groupe d’artistes très fluide, ça été ça le défi.
Jules : Il y avait aussi le visuel, ça été un défi. C’était aussi un défi pour Andréa mais aussi pour que ça colle avec ce qu’on voulait vraiment. On part de loin quand même.
« …c’est dû au flux du studio, les gens qui sont passés ici. »
Comment s’est faite la sélection des artistes ?
Arturo : Grâce à 8Ruki qui a fait beaucoup de feat ici, tout son projet même. Que ce soit du Gapman, Leo SVR etc., gros s/o à tout le monde. Mais c’est grâce à ces rencontres que ça a pu se faire principalement.
Jules : Et on a voulu garder ce truc-là de ces artistes qu’on connaît.
Arturo : Exactement, type Jmo ou encore Haristone, c’est un gars à nous depuis longtemps. En fait, c’est un mélange entre nos connexions, les nouvelles connexions qu’on a pu faire grâce à ce lieu et tout ceci ça reste dans un ensemble cohérent. Principalement c’est dû au flux du studio, les gens qui sont passés ici.
Cela n’a pas été difficile de garantir le respect de la direction artistique du projet avec les artistes ?
Bywam : Je vais dire oui et non parce que c’est vraiment un projet qui a pour objectif de mettre en avant différents styles de rap, et là on les a regroupés plus ou moins. Dans la tracklist, il y a des parties trap, des parties new jazz, tout reste cohérent.
Arturo : Ici, on a pas de tarif affiché, on bosse qu’avec les plus sains des gens et avec le microcosme qu’on a réussi à créer de base il évolue forcément autour du cercle des artistes qu’il soit proche ou éloigné. Donc les mecs qui traînent ensemble très souvent ou les mecs qui se kiffent, ils ont tendance à ne pas du tout faire la même musique, mais au moins on se comprend musicalement et cette direction se crée malgré elle. Cette cohérence, elle se crée parce qu’il y a des gens qui sont plus ou moins dans la même vibe et dans la même compréhension de la musique. Pas du tout qui font la même musique, il a transcrit autrement mais ils la comprennent de la même manière. Au final ça en sort un produit franchement cohérent.
La Casa Country Club 2024.
Comment s’est passée la conception des productions ?
Bywam : Pour la conception des prods, la plupart du temps c’est vraiment du cas par cas et de la composition directement en studio avec les artistes. J’aime bien faire ça directement en studio avec l’artiste pour vraiment créer un truc avec lui de A à Z. Je trouve ça mieux d’être en studio avec l’artiste pour que la création du morceau soit le plus cohérent possible et pour pouvoir leur demander directement ce qu’il veut. J’aime bien cette manière de procéder pour pouvoir essayer de faire quelque choses homogènes. Généralement les artistes qu’on a sélectionnés, on kiffe bosser avec eux, on kiffe leur musique. Deelee, il est venu ici 3 jours, la première fois qu’on se voit et on a fait 8 sons ensemble.
Jules : C’était un peu a nous de choisir le son qui rentrait le mieux dans le projet. C’était marrant de bosser comme ça. Mais ça n’a pas été fait trop avec les autres artistes.
Tous les sons ont été faits ici ?
Jules : Tous sauf Vali et 8Ruki qui a été fait au Canada.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant la conception de ce projet ?
Jules : Moi j’avoue c’était la session Haristone, je m’attendais pas à faire un son comme ça avec lui et franchement j’ai trop kiffé. Amener le côté un peu plus nouveau dans sa musique parce que c’est quand même son retour depuis 4 ans, donc c’est quand même fou d’avoir la chance de pouvoir faire le retour de ce grand artiste qui a marqué le rap.
Bywam : Ce qui m’a marqué, c’est plus globalement les sessions avec les artistes.
Comment voyez vous l’avenir du rap ?
Bywam : Je le vois avec des nouvelles sonorités, des nouvelles propositions musicales et je pense qu’on est déjà en plein dedans. Même les gens qui ne sont pas forcément issus de l’industrie mais qui écoute de la musique, commencent à changer leurs goûts musicaux. C’est-à-dire qu’ils vont arrêter d’écouter seulement ce qui se fait dans le top 10 parce que musicalement ça se ressemble aussi souvent. Même dans le choix des prods, dans le choix des artistes et là ils vont commencer à écouter du Luther, un peu de J9ueve. En fait il y a des petits titres comme ça où tu t’y attends pas et les gens commencent à kiffer.
Jules : C’est la fin des superstars. Maintenant faut choper un public, c’est beaucoup de la recherche de l’organique, être à la recherche de mec qui va vraiment kiffer ta musique et pas forcément la quantité. Je pense que c’est ça un peu la vision, il faut faire de la musique pour ton public et arrêtez de faire de la musique pour tous les français.
Arturo : Ça se ressent dans l’engagement des mecs plus nichés. Ils ont un niveau d’engagement dans leur communauté qui est exceptionnel comparé à certaines “superstars”. Ces artistes, c’est déjà les superstars de leur niche.
Quelles sont les prochaines étapes pour la Casa Country Club ?
Arturo : En vrai, il y aura une suite au volume 1. Après, au niveau de la temporalité, est-ce que ça arrive tous les ans ou sous quels formats on ne sait pas encore.
Bywam : Aussi qu’ici, ça continue à être un lieu de rencontre, continuer à faire de nouvelles connexions. C’est ce qu’on fait déjà actuellement même en plus du projet. C’est ce qui nous demande tout notre temps, on va se consacrer à ça.
Arturo : L’objectif de ce projet c’est de pouvoir mettre en lumière notre travail et que les gens puissent continuer à passer, qu’on fasse du son quali de ouf et qu’on continue à bosser avec des gens qui on envie de bosser, c’est important.
Si vous aviez un conseil chacun à donner à ceux qui souhaitent travailler dans le milieu, lequel serait-il ?
Arturo : Lâche pas mon reuf, tous les moments où tu penses que c’est pas pour toi il faut pas parce que c’est juste une question de patience. Ça peut paraître bateau mais c’est vraiment ça, la patience. Travaille et ça va arriver. On fait ça pour kiffer avant tout, parce qu’on aime la musique. C’est tous les jours une petite brique sur une petite brique et c’est au bout d’un certain nombre de temps que tu réalises que tu as bien fait de pas abandonner. Voilà l’unique conseil, ne pas lâcher.
Jules : Les seuls qui réussissent pas c’est ce qui abandonne.
Réunissant des artistes tels que 8Ruki, Thahomey, Leo SVR, Haristone et bien d’autres, les membres de la Casa Country Club mettent en lumière un rap qui leur tient à cœur et invite les artistes à venir partager cette belle aventure avec eux.
La Casa Country Club vol. 1 est maintenant disponible sur toutes les plateformes et on vous invite à découvrir ce projet.
« Les membres de la Casa Country Club mettent en lumière un rap qui leur tient à cœur. »
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