ROADTRIP #1 : Voyage en Espagne avec Morad

Sa présence dans cette rubrique semble presque évidente : qu’on comprenne ou non ses paroles, on ne peut pas s’empêcher de l’associer au son popularisé par Jul.  

Le rappeur originaire des bloques Florida en banlieue barcelonnaise, très productif, a rapidement été identifié chez nous comme l’un des premiers artistes étrangers influencés par l’Ovni. Des titres forts comme Normal lui ont permis de gagner en popularité dans son pays avant de vite s’exporter, et ce malgré sa jeune carrière.

Morax x Jul : une collaboration logique

Très logiquement, c’est aux côtés de ses sources d’influence que Morad collaborera en premier lieu. C’est donc surtout auprès de la scène marseillaise qu’il se fera remarquer dans l’hexagone. Une collaboration avec Jul arrivera en 2020 avec Vatos Locos et la découverte pour le grand public d’un espagnol s’adaptant parfaitement à ce type de production en déballant toute son énergie.

Il est maintenant devenu banal d’entendre le J collaborer avec des artistes étrangers, mais c’était pourtant l’un des rares cas de figure à cette époque. Nul doute que ce feat aura réalisé l’un des rêves d’un Morad qui confiait lors d’une interview sur une radio espagnole avoir poncé la disco de Jul matin midi et soir pendant des années.

Depuis, d’autres collaborations ont vu le jour entre les deux artistes, jusqu’à la récente apparition de Jul sur le titre Se Grita du dernier album de Morad.

Morad x Kamikaz, fusion marocaine

Comme notre mastodonte national, Morad a la capacité d’aisément mêler des sonorités festives ou dansantes et des nuances plus mélancoliques. Il n’est cependant pas réduit à ce registre et figurera un an plus tard sur l’album Sofiane de Kamikaz.

Les deux rappeurs aux origines marocaines nous envoient donc Trabajo en 2021, pur morceau de kickage sur une prod entêtante et efficace. En prime, un billet transavia pour Kamikaz qui rejoindra Morad dans son quartier le temps d’un clip. 

Morad à la conquête de la France

A force de gagner la sympathie de la scène marseillaise, la bombe Morad se fait connaître sur tout le territoire jusqu’à toucher d’autres rappeurs, et pas des moindres.

C’est l’inusable Rim’K qui ouvrira le bal et qui s’offrira lui aussi un séjour en Espagne pour y filmer Papel, une collaboration mélodieuse et rythmée plus orientée grand public qui prouvera deux choses : Morad a désormais l’aura suffisante pour ramener un grand monsieur du rap français chez lui, et ce grand monsieur sait une fois de plus s’adapter avec brio à des sonorités nouvelles. 

Mister You conviera lui aussi Morad à l’occasion de la sortie de l’inégal mais très ouvert HLM 2 avant d’être rapidement suivi par son compère Lacrim.

Ce dernier s’associera avec l’espagnol pour J’appelle Uber, l’un des sons les plus populaires et certainement l’un des plus énergiques de l’album Persona non grata qu’il aura généreusement orné de nuances méditerranéennes, rendant donc la présence de ce feat plutôt légitime malgré le changement de rythme dans la tracklist. 

Finalement, Morad a progressivement décroché une étiquette de rappeur à refrain qui lui a valu quelques collaborations moins subtiles mais néanmoins efficaces, comme sur Nos Vies avec Timal.

Pourtant, c’est sa proximité avec ses collègues marseillais qui paraît l’occuper, puisque l’espagnol est récemment apparu sur un morceau bonus d’Autobahn de SCH. Une exportation qu’il a l’air de très bien digérer : il se frotte maintenant à des titres multi-artistes sans complexe, comme pour Bogota avec Alonzo et Naps mais aussi pour le bien-nommé Europa délivré par Jul. 

Avant de découvrir notre prochaine destination dans une semaine, on vous laisse sur ce son et on vous invite à garder le passeport sous la main. ¡Hasta la próxima!