Jeune rappeur localisé sur Angers, Ennio débarque dans le rap avec une rage folle de dévoiler au monde un univers à la fois sombre, mélancolique et tourmenté.
Fidèle à ce qu’il est, il n’hésite pas à peindre sur un tableau noir toutes ses émotions les plus profondes.
Il sort en mai dernier son projet SALVATORE, et à cette occasion, DansLaCiudad est parti discuter avec ce jeune rappeur franco-italien qui a encore bien des choses à nous montrer.
Rédigée par Fatou Y. / Mise en page par David D. Temps de lecture 25 mn.
DansLaCiudad : Pourrais-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ?
Ennio: Ennio, rappeur français aux origines italiennes qui rappe un peu italien dans ses textes.
J’aborde des thématiques qui sont assez personnelles, profondes et assez mélancoliques, tristes, voire un peu agressives. J’essaie de me créer un univers qui est propre à moi. J’essaie de créer mon identité à moi, d’avoir un truc assez fort en termes d’identité. La plupart du temps je bosse sur des instruments trap, mais après je peux poser sur de la two stape, sur du jersey, sur tout type de prod, mais après mon délire c’est plus la trap. J’aime bien les samples méditerranéens, que ça soit un peu italien, chaleureux, ou style maghrébin. C’est plus mon délire. Je parle beaucoup de ma relation avec Dieu, la religion, le bien, le mal. Il y a beaucoup de notions de dualité dans ce que je fais, entre la force et les faiblesses, les failles.
Le personnage Ennio, c’est un personnage qui au premier abord paraît froid, confiant, sûr de lui, et solide. Mais plus tu écoutes ma musique, plus tu vas loin dans le concert, quand t’es en concert avec moi, plus t’apprends à me découvrir, et tu vois mes failles, et tu vois que moi aussi, je suis un humain comme les autres, et que j’ai mes faiblesses, et du coup c’est un truc qu’on partage tous.
Voilà, je dirais ça pour me présenter.
Avant de parler de ton dernier projet, j’aimerais qu’on revienne sur la vie du jeune Ennio. Peux-tu nous parler de ton rapport avec la musique ?
Alors moi, mon rapport à la musique, il me vient de mon père. Mon père, il chante en français et en italien, il joue de la guitare, il joue de la batterie, il joue du piano. À partir du moment où tu lui donnes un instrument dans les mains, même s’il ne sait pas en jouer de base, au bout d’une heure il sait en jouer. C’est lui qui a mis beaucoup de musique à la maison, et qui a fait beaucoup de musique autour de moi aussi.
Tous les soirs, je voyais mon père chanter et jouer de la guitare dans le salon avant qu’on aille se coucher. Forcément, ça m’a touché. C’est aussi de mon père que ça me vient ma passion pour le rap, parce que j’ai un père plutôt jeune. Il écoutait aussi du rap français, il écoutait beaucoup du IAM. C’est lui qui m’a fait écouter IAM en premier. Déjà à 7-8 ans, je me mettais des albums d’IAM, c’est ça qui m’a donné un intérêt pour ça, et aussi pour les univers bien construits et les sons avec du storytelling, qui racontent une histoire. Parce que IAM fait beaucoup ça. Et du coup, c’est comme ça que j’ai eu déjà l’amour pour, un, la musique, deux, le rap. Et après, moi, je suis quelqu’un qui a beaucoup besoin de s’exprimer. Je l’ai beaucoup fait par sport, mais j’ai toujours aussi besoin de créer, et je trouve que c’est un moyen de s’exprimer. L’envie de créer un projet musical, je l’ai toujours eu.
J’ai pris mon temps avant de commencer vraiment à faire un projet musical. J’ai commencé en 2022 à lancer mon projet, et je dirais que je suis professionnel dans la démarche depuis septembre 2023.
« À Lyon, c’était vraiment le commencement …»
©Charlotte Clain
Tu as vécu à Lyon, c’est là-bas que tu as commencé à bâtir ta carrière, comment s’est passé ce moment de ta vie et quel souvenir tu en gardes ?
À Lyon, c’était vraiment le commencement. C’était le moment où je me suis dit, « allez maintenant, je vais assumer de lancer un projet dans la musique ». Je vais me lancer vraiment, et puis c’est un truc que je vais faire sur le long terme.
Lyon, c’est le commencement pour moi. C’est là où j’ai commencé à rencontrer des gens qui étaient dans la musique depuis plus longtemps que moi et dont j’avais beaucoup de choses à apprendre. Donc j’ai rencontré Valentin Bruyère, qui est un gars avec qui je bosse maintenant. J’ai fait un feat avec lui sur le projet, qui lui, à la base, est producteur et DJ, plus dans l’électro. Moins mon domaine mais, c’est par une rencontre avec lui que je me suis dit vas-y, il m’a conseillé pour acheter du matos et tout. J’ai acheté mon premier matos après une discussion avec lui. Et puis j’ai commencé à m’enregistrer tout seul. Puis après, lui et ses potos, ils ont commencé à m’aider pour m’enregistrer. J’ai fait mon tout premier EP qui n’existe plus aujourd’hui, mais c’était un début.
J’ai sorti mon premier EP le jour de mon anniversaire en 2022.
Et après, à partir de là, j’ai commencé à faire des concerts. 2-3 mois plus tard, j’ai fait un concert à Angers, avec un public super réceptif. Là-bas, j’ai rencontré une équipe qui eux, était encore plus loin dans le truc et qui était vraiment dans le rap, parce que jusqu’à présent, à Lyon, c’était des potos de l’électro, tu vois, donc ça dépannait, mais c’était pas forcément leur domaine de prédilection. J’ai rencontré une équipe de gars, ingé son qui avait leur studio et qui était aussi un peu artiste aussi. Du coup j’ai bougé là-bas pour bosser ma musique avec eux, et aller plus loin et professionnaliser un peu ma carrière et ma musique.
« …j’avais la dalle de faire les choses bien…»
Tu as choisi de partir vivre sur Angers, ce déménagement a-t-il eu un impact sur ta carrière ?
Ah bah oui, carrément ! Parce qu’à Lyon, j’étais quand même beaucoup livré à moi-même sur l’aspect créatif et sur l’aspect mix, etc. Je bossais avec des gars dont c’était pas le métier, du coup, ça restait des prémices. Mes idées étaient là, mais après, la réalisation de mes idées, elle n’était pas là. Je suis arrivé sur Angers, j’ai pris de l’expérience et j’ai profité de l’expérience des gars que j’ai rencontrés là-bas, qui faisaient ça depuis plus de temps que moi. Ça faisait 4-5 ans qu’ils étaient ingé son, artistes, qu’ils faisaient des concerts et tout. C’est des rencontres humaines de ouf, c’est des gars avec qui je me suis trop bien entendu et je me suis développé aussi sur le plan humain.
Mais sinon, pour ce qui est de ma carrière, ouais, à partir du moment où je suis arrivé à Angers, j’ai fait une quinzaine de concerts en même pas un an, j’ai sorti pas mal de sons. Mes sons étaient beaucoup plus aboutis, j’ai pu aller au bout de mes idées. Même si pour l’instant, on ne va pas encore assez loin par rapport à ce que j’ai envie de faire. Mais, j’ai pu aller beaucoup plus loin, sur tous les aspects, ça a pris, même niveau communauté, niveau stream et tout. Même si pour l’instant, ça reste à mon échelle de mec qui fait ça sérieusement depuis un an même pas. Là, on a tapé les 6000 auditeurs mensuels et tout, c’est quand même cool, parce que quand j’ai commencé et que j’étais à Lyon, c’était vraiment les débuts, donc il n’y avait personne quoi, je faisais 200 streams sur un son quoi. C’est surtout niveau qualitatif en vrai, c’était pas quali ce que je faisais au départ, mais j’avais mes idées, j’avais la dalle de faire les choses bien, c’est juste qu’après, bah voilà, c’était pas bien ficelé.
Ce premier projet tu le disais précédemment n’est plus disponible sur les plateformes, pourquoi avoir fait le choix de les retirer ?
Je veux proposer quelque chose qui me ressemble et en fait, ce premier projet ne ressemble pas à ce que je voulais vraiment faire et à ce que je suis capable de faire. J’ai fait le choix de laisser uniquement ce qui me correspond. Après, bien sûr, je vais évoluer et je ne vais pas supprimer les projets du passé parce que bien sûr, à chaque fois que je fais un projet, je le trouve mieux que celui d’avant. Mais ce n’est pas juste question de qualité, c’est juste que ça ne ressemblait pas à ce que je voulais faire.
Maintenant, je suis vraiment content depuis NARDÓ de ce que je propose, c’est la vraie direction artistique que je voulais commencer à mettre en place depuis le début. C’était un souci de cohérence et aussi d’image par rapport à mon projet. Je pense que ça desservait un peu mon propos artistique.
Par la suite, tu sors NARDÓ, peux-tu nous parler de ce projet ?
En fait, j’avais cette volonté de revenir à mes racines italiennes dans ma musique parce que c’est un truc important et puis c’est mon père qui est italien, c’est lui qui m’a donné ce goût de la musique et tout, donc j’avais envie de commencer par le commencement. Je voulais faire un projet avec des sonorités chaleureuses parce que je viens du sud de l’Italie. Ça partait de ça au niveau de la direction artistique. Je voulais amener toutes mes idées sur ce côté italien et donc je m’étais entouré de JustBeni à ce moment-là qui est un ingé son et qui est aussi artiste. Du coup, retour de vacances au mois de juillet 2023, on s’est mis sur le projet et en vrai, on l’a conçu très vite. Je pense qu’en 3 semaines, on avait bouclé les 5 sons du projet.
On a eu une cohérence sur les prods tout au long du projet parce que ça, on les a conçus ensemble. C’était la première fois que j’ai pu aller plus loin dans ma volonté artistique et avoir des gens qui avaient les capacités, les compétences et l’envie de m’accompagner là-dessus. C’est mon premier projet où j’ai vraiment pu marquer mon empreinte avec ce que je voulais faire même si on va aller encore plus loin par la suite mais c’était la première marche.
Nardo ©nypo
« Pour moi, être un artiste, c’est arriver à se retrouver soi-même et arriver à donner soi-même aux gens. …»
Sans aucun doute on ressent tes origines italiennes à travers tes projets que ce soit le dernier en date, SALVATORE ou NARDÓ, pourquoi avoir choisi le parti de mettre l’accent sur celles-ci ?
En fait, mon vrai prénom c’est Ennio et mon nom d’artiste c’est Ennio. J’ai une vraie volonté d’être authentique dans ma musique même si bien sûr, il y a un gros univers qui peut paraître cinématographique parce que c’est aussi un truc que j’aime. Mais, il y a une volonté d’incarner moi-même ma musique et moi, je suis Ennio, je suis d’origine italienne, mes origines c’est important pour moi à travers mon père qui m’a raconté toutes ces histoires de sa vie làbas et je sais que lui, il y est très attaché. Chez moi, c’est viscéral, mon amour pour l’Italie, tout simplement. Pour moi, être un artiste, c’est arriver à se retrouver soi-même et arriver à donner soi-même aux gens. Pour moi, c’est un chemin que je fais et j’y suis pas encore selon moi.
Mais, l’objectif c’est d’être 100% authentique dans ma musique que chaque mot que je dise ça soit ce que je pense, que chaque sonorité ça soit mes sonorités et donc vraiment d’incarner ça et de proposer ma personnalité, ma musique, mon idée de ce que c’est le rap aux gens et puis après, ça plaise aux gens à qui ça parle mais au moins ça sera fait de manière authentique. Après, il faut dire aussi que c’est un beau pays, il y a des beaux paysages, il fait beau là-bas, tu manges bien on a beaucoup le sens de la famille très développé et c’est surtout ça ce qui nous rattache à l’Italie, c’est la famille. Et puis quand tu vis en France, ce qui marque ta différence c’est aussi tes origines, parce qu’on a tous des origines et ça permet de te définir aussi, de te différencier. Tu vois, en France je suis un mec d’origine italienne, en Italie, je suis français.
Justement, tu parles beaucoup dans tes morceaux de ta famille mais, aussi de cette sorte de mal-être qui t’habite, est-ce difficile pour toi d’écrire sur des sujets aussi profonds ?
Je dirais que c’est pas instinctif parce que instinctivement, j’ai commencé par des morceaux très égotrip et c’est beaucoup plus facile d’écrire des textes où tu dis que t’es le meilleur ou que tu bats tout le monde. Donc, instinctivement, je dirais que non. Pour moi, l’art en vrai c’est du don de soi, et vu que ma volonté c’est vraiment de faire de l’art et de faire quelque chose de vraiment bien et qui touche les gens, il faut donc être soi-même, faut être honnête. Je fais ce travail là mais, c’est pas instinctif. Je trouve que pour être vraiment un artiste, il faut faire le chemin vers soi-même. Il y a beaucoup d’artistes qui pendant leur construction vont faire comme les autres pour commencer parce qu’ils ont besoin d’un repère et on l’a tous fait. Sauf qu’au bout d’un moment, tu finis toujours par créer ton univers à toi, et pour créer ça, il faut juste être soi-même.
Parfois c’est le plus dur alors que ça devrait être le plus simple mais vu qu’on on se crée tous une personnalité une personnalité publique qui est différente de celle qu’on a au fond de notre tête et de notre cœur c’est difficile d’y revenir. Après de mon côté, j’ai vraiment la volonté de le faire et j’espère le faire bien et que j’espère le faire encore mieux.
Alors pourquoi as-tu choisis de partager ce qui est sombre et pas forcément ce qui est éclairé en toi ?
C’est pour deux choses : moi, ce qui me touche dans l’art au sens large que ce soit les films, les chansons, les tableaux, les sculptures, c’est plutôt les choses négatives, tristes, mélancoliques, violentes, etc. Parce que, je trouve qu’il y a beaucoup plus de profondeur là-dedans. Le bonheur, c’est trop de faire de la musique joyeuse et même moi j’en écoute mais, c’est pas ça que je retiens, c’est pas ça qui m’apprend des choses, c’est pas ça qui me touche dans le ventre, qui vient me tirer des larmes. Les choses positives, c’est trop bon à vivre mais par contre, je ne retrouve pas beaucoup d’enseignement dedans. Un exemple tout simple, je sais que pour les choses négatives, il y a beaucoup de gens, quand ils ont des ruptures ils aiment bien écouter des musiques de rupture et pourtant c’est super triste et tu mets du triste sur du triste. Parce qu’en fait, t’as envie d’entendre des enseignements ou alors t’as envie d’être compris dans ta tristesse.
Je suis quelqu’un de base qui réfléchit beaucoup, qui a beaucoup de réflexions, beaucoup de pensées noires, et c’est toujours ça la musique qui m’a plu et c’est toujours ça le truc que j’ai voulu faire. D’autre part, la deuxième raison, c’est comme une thérapie. Ça me permet d’exprimer des choses négatives que je pense et le fait de l’avoir exprimé ça m’aide un peu à le régler aussi.
©Charlotte Clain
Est-ce qu’un jour, on entendra un Ennio joyeux ?
Ouais, c’est pas impossible et en plus, je suis joyeux dans la vie, j’ai ces deux facettes comme tout le monde en vrai. Mais, là aujourd’hui, ce n’est pas spécialement le truc que j’ai envie d’exprimer après, je pense que ça arrivera j’ai envie d’exprimer des choses plus joyeuses. C’est pareil, aborder l’amour dans ma musique, c’est un truc que j’ai envie de faire, mais j’ai envie de le faire bien il y a beaucoup de thèmes que j’ai envie d’aborder.
Le projet SALVATORE, est un projet fort en émotion qui nous fait voyager dans les tréfonds de tes pensées, peux-tu nous parler de cet univers sanglant ?
Le projet s’appelle SALVATORE, ça veut dire « le sauveur » en italien. Le sauveur, c’est aussi une référence biblique, et dans la Bible, il y a aussi des références au sang et au rouge, il y en a tant des positifs que des négatifs c’est l’aspect de dualité aussi. Le sauveur, ça me vient également de par le rôle que la vie m’a attribué et que je me suis aussi peut-être auto-attribué, je ne sais pas. Dans ma famille, je suis le grand frère, on m’a mis beaucoup de poids sur les épaules sur plein de sujets, donc j’ai eu la responsabilité de choses.
Mais, j’ai aussi beaucoup ressenti l’envie qu’on m’aide et qu’on vienne me sauver. Il y a cette dualité, je dois être là pour les gens, mais en vrai, j’aimerais bien aussi qu’on soit un peu là pour moi parce que, je suis comme tout le monde, j’ai mes failles et j’ai mes moments de faiblesse. C’était l’envie d’exprimer ça et le sang, c’est une métaphore pour symboliser autant mon sang de par les blessures internes comme externes que j’ai pu subir dans la vie et ça peut aussi symboliser les blessures que moi j’ai infligées aux gens autour de moi et aux gens qui ont voulu s’en prendre à ma famille et à ce que j’aime. Je trouvais que c’était une métaphore forte.
Salvatore cover ©ninja_visuals
Combien de temps as-tu mis pour la réalisation de ce projet ?
Pour le projet, on a fait un son au mois de décembre à un séminaire chez Krumpp à Nantes qui est un label chez qui je suis signé en distribution uniquement. On a fait le projet entre janvier et février, donc en vrai je dirais 2 mois pour faire le projet.
Est-ce que tu avais déjà toutes la direction artistique du projet en tête avant sa conception ?
L’aspect stratégique jusqu’à ce projet là, c’était moi qui l’ai pensé. Je savais avant même d’avoir le premier son que je voulais faire un projet qui porte sur ce thème là. J’avais déjà l’idée de la cover que j’ai dessiné moi-même, j’ai fait genre une maquette de la cover qui ressemble exactement à la cover finale. J’avais déjà l’idée de la cover, j’avais déjà l’idée du nom, j’avais déjà l’idée des thèmes abordés dans le projet, je savais quelle allait être l’odeur du projet et la D.A. ZTher m’a pas mal aidé sur la direction artistique du projet et beaucoup à la réalisation.
Après ça s’est fait au fur et à mesure, le premier son il s’est fait dans un séminaire pendant lequel c’était même pas prévu que je fasse du son au final, il y a eu un créneau pour que je fasse du son j’ai fait Gallipoli en premier la même semaine du séminaire et après le séminaire j’ai fait Skincare et après janvier, février j’ai fait tous les autres sons. Je réfléchis peut-être un peu les projets à l’envers mais j’aime bien conceptualiser ma musique.
C’est important pour moi qu’il y ait une cohérence dans un projet même si c’est un EP et pas un album. Je pense quand même à mes projets comme ça et vu que j’ai envie que les gens comprennent le message que je veux exprimer.
Maquette cover Salvatore ©Ennios
Tu as collaboré avec deux artistes 3T et Valentin Bruyère, peux-tu nous parler de la connexion avec ses artistes ?
C’est des gens que je considère comme des amis. Valentin Bruyère, c’est la première personne du monde de la musique avec qui j’ai discuté. C’est lui qui m’a donné les indications pour acheter mon premier matos. C’est un ami de longue date. À la base, lui c’est un mec de l’électro. Il est producteur/DJ et il chante aussi. Un jour j’étais redescendu sur Lyon pour revoir ma famille et mes amis et j’étais chez lui, j’étais encore sur le projet. Je lui ai proposé de poser un son avec moi, il était chaud. Il a fait la prod en 20 minutes. J’ai commencé à rec mon couplet, lui il m’a dirigé dessus. Le sort de refrain qu’il y a vers la fin du titre, à la base je devais le faire moi-même. Mais, après on a trouvé ça cool que ça soit lui qui le fasse et vu que lui il chante bien ça a donné ce son. Le fait que ça soit sa voix dessus et de bosser avec lui ça me fait kiffer. C’est un mec que je trouve trop fort. En vrai, les deux feats que j’ai fait sur ce projet, c’est fait avec des mecs que je trouve trop fort et dont je suis certain qu’ils iront très loin.
Pour 3T, à la base c’est un mec que j’ai connu parce qu’il me coupait les cheveux. Lui il rap en masquant son identité, du coup on discutait je lui racontais que je faisais du son, lui il me disait rien. C’est au bout de 3 mois, qu’un jour lors d’une discussion, j’apprend qu’en vrai 3T le rappeur que j’écoutais et que je trouve trop chaud, c’était lui. À partir de ce moment-là, on a commencé à beaucoup plus parler de son. Et un jour il est passé au studio, on sait dit qu’on aller faire un feat sur le projet.
C’est marrant parce que je n’ai pas fait beaucoup de feats mais comme j’ai fait ça avec le coeur, à chaque fois ça c’est très bien passé alors que c’était avec des mecs avec qui j’ai jamais fait de musique et des fois, ça peut bloquer parce que si on veut pas la même chose ou qu’on a pas les mêmes idées, ça peut vite rien donner. Mais, là à chaque fois ça a donné des morceaux que j’ai trop kiffer.
Aujourd’hui qu’est-ce que représente SALVATORE et NARDÓ pour toi ?
Pour moi, ça représente un beau début dans l’industrie. Ça représente une trentaine de concerts que j’ai pu faire grâce à ça. Ça représente des gens qui m’écoutent tous les jours. Le premier projet avait déjà bien marché à l’échelle où j’étais, là ça marche encore mieux du coup ça me rend heureux.
On a planté la graine de ce que je veux faire. C’est pas encore abouti comme je voudrais mais on est vraiment dans la bonne direction. Je dirais que ça représente la graine de ce que va être la suite.
Salvatore ©ninja_visuals
Tu en as parlé tout de suite, tu as eu beaucoup d’expérience avec la scène, qu’est-ce qui te fait kiffer là-dedans ?
La scène c’est l’une des plus grandes raisons pour laquelle je fais de la musique parce que depuis que j’en ai fait, j’ai adoré ça. Les échanges avec les gens, le fait d’exprimer ma musique en direct en face des gens, de ressentir leur énergie et de leur envoyer la mienne, je trouva ça trop beau. Je trouve que l’art, c’est ce qui fait la connexion entre les gens. On se rassemble tous au même endroit pour une chose qu’on kiffe tous ensemble, pour moi c’est ça qui donne du sens à ce que je fais en studio. Il y a aussi les gens qui écoutent dans leurs écouteurs, ça donne déjà aussi beaucoup de sens parce qu’il y a des gens que ça accompagne dans leur vie. Mais ouais, la scène c’est ma passion, j’adore ça.
Si je pouvais faire deux scènes par semaine, je le ferais toute l’année et j’espère que ça m’arrivera bientôt. L’objectif c’est de faire l’Olympia, de faire Bercy, de faire les Zéniths, de mettre mon blaze partout et que les gens viennent pour qu’on partage un truc ensemble.
J’ai envie que Ennio soit une musique qui rassemble les gens.
Aurais-tu un message à faire passer aux personnes qui t’écoutent aujourd’hui ?
J’aime chaque personne qui m’écoute, qui aime ma musique et qui partage ça parce que ça veut dire qu’on a un truc en commun qui est fort et qui est très important pour moi. Parce que ce projet, c’est une grosse partie de moi. Je suis très heureux de pouvoir compter sur tous ces gens. C’est tous ces gens là qui vont faire qu’un jour on vivra pleinement de ça et on pourra se consacrer à la création artistique et donner encore plus d’art aux gens. J’aimerais les remercier de leur soutien chaque jour, de chaque message que je reçois, vraiment chaque message, chaque like, chaque partage, chaque commentaire, tout compte, chaque écoute, tout compte. Et qu’ils soient les meilleurs commerciaux pour vendre ma musique à leur entourage.
Aujourd’hui, on est quelques milliers et dans quelques années on sera quelques centaines de milliers j’espère.
©Charlotte Clain
C’est quoi la suite pour toi ?
Là je travaille sur des sons, il y a de très bons sons, qui à mon sens, sont encore meilleurs que ce que j’ai fais jusqu’à présent. On prépare des trucs qui sont plus aboutis avec une autre méthode de travail et avec d’autres personnes.
Un dernier mot pour la fin ?
Déjà, je remercie toute mon équipe. Je remercie aussi DansLaCiudad parce que ça fait un petit moment que vous suivez ce que je fais et que vous partagez et comme je disais par rapport aux gens qui m’écoutent, les médias qui te suivent et qui partagent tes sons c’est super important en vrai. Merci et j’espère qu’on se retrouvera très loin !
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