FOCUS Luidji : l’artiste qui s’affranchit des limites.

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Rédigé par Fatou Y. / Mise en page par David D.

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Des débuts acharnés

Luidji commence à gratter ses premiers textes à l’âge de 15 ans. L’amour du rap que lui a transmis son frère l’a rapidement poussé à enregistrer et diffuser une bonne partie de ses morceaux sur un compte Skyblog. Comme porté par l’effervescence de sa musique, il s’adonne à toutes sortes d’open mic comme le Rap Contenders ou encore La Draft. Avec son collectif, La Capsule composé de Dinos, Beeby Packman et Tuerie, le rappeur fait grandir son style et sa musique commence à prendre forme.

Influencé par le rap, le rock, le reggae ou encore l’électro, l’artiste choisit de se nourrir de toutes ses influences pour imposer son style si singulier. Il sort son tout premier projet en 2009, Freshness. Trois ans plus tard, le rappeur dévoile son deuxième EP, 2012. D’ailleurs cette année fut marquante pour le rappeur qui décide d’arrêter ses études supérieures pour se donner à 100% à la musique. 

La première signature

La carrière de Luidji va alors prendre une nouvelle tournure. Il signe son tout premier contrat en maison de disque avec Wagram Music. De cette signature vont naître deux EPs : Station 999 et Mécanique des fluides. L’EP de 8 titres bien ficelés, Station 999 arrive en 2014 et ouvre sur une nouvelle ère pour le rappeur.

Dans toute sa spontanéité, il offre dans ce projet des titres mi-chanté mi-rappé, comme s’il jouait entre l’ombre et la lumière. Des sonorités empreintes de fougue et son désir de transmettre le plus fidèlement possible ses pensées les plus sincères. Ce projet gorgé de réalisme et d’enthousiasme vient consolider l’univers de l’artiste.

Une nouvelle mécanique

Pas le temps de prendre du repos, il revient en 2015 avec l’EP, Mécanique des fluides. Ce projet s’ouvre à de nouvelles sonorités sur lesquelles l’artiste semble s’amuser en toute légèreté. Sa manière de poser, les instrumentales, le choix des morceaux, tout semble indiquer que l’artiste a pris du plaisir sur ses 7 titres qui composent le projet. Le départ est lancé pour Luidji qui compte bien apporter une nouvelle dimension à sa musique.

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Tristesse Business : Saison 1, l’album du ressenti.

Alors qu’il quitte Wagram Music, le rappeur choisit la voie de l’indépendance et fonde en 2017 son propre label Foufoune Palace Bonjour. À peine sur pied, que le label commence à sortir plusieurs singles où l’on retrouve notamment des titres comme Mami, Appel manqué en featuring avec Dinos, Marie Jeanne, 7h59 ou encore Golden State en featuring avec Tuerie.

« La famille avant l’oseille… »

Mais un de ses titres va mettre d’accord tout le monde, Foufoune Palace sortie en 2017. Véritable hymne, il pose les nouvelles bases de ce que le label compte bien nous proposer. « La famille avant l’oseille… » va alors être gravée dans les esprits. 

« Ouais j’connais bien les femmes, quand elles jouent trop les stars, c’est qu’vous faites trop les fans » – Foufoune Palace. »

La préface d’une histoire complexe

Comme pour nous préparer à ce qui va suivre, le rappeur dévoile le diptyque, Pour deux âmes solitaires. Octobre 2018, le public découvre le premier extrait du plus gros projet de l’artiste, Néons rouges/belles chansons. Il offre avec générosité d’autres titres tel que Femme flic ou encore Mauvais réflexe. Et sans détour, le 26 avril 2019, le premier album de Luidji, Tristesse Business : Saison 1, voit le jour.

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Projet chargé en émotion.

L’album s’ouvre sur ce court couplet qui donne le ton de ce qui va advenir de ce projet chargé en émotion.

« Les gens qui s’aiment, jusqu’au bout de la nuit. Les gens qui s’aiment, d’hier et d’aujourd’hui. Les gens qui s’aiment, font s’arrêter le temps.

Je hais les gens qui s’aiment parce qu’ils me rappellent que tu n’es pas là ».

– Les gens qui s’aiment, Tristesse Business : Saison 1.

Il s’allie de ses plus fidèles associés, tel que Ryan Koffi ou encore Pee Magnum, afin d’offrir l’histoire d’un triangle amoureux dont les péripéties semblent des plus impétueuses. Cette première saison se compose de deux parties parfaitement scindables.

Une première partie qui va relater la belle histoire d’amour qu’il vit avec celle qui nomme sa muse. Le trouble s’installe alors, lorsque dans Système un nouveau personnage va faire son apparition, Erzulie. Elle va apporter un trouble significatif et des sentiments orageux qui vont en briser plus d’un.

La seconde partie de cette sulfureuse histoire commence alors que cet homme qui se noyait dans cette eau trouble revient peu à peu à la surface. Il contemple alors ce paysage nouveau qui lui ouvre le chant des possibles. Tristesse, colère, rédemption et paix, les étapes du deuil amoureux nous sont ainsi exposées dans un phrasé aérien. Ce premier album rétrospectif, vient apporter cette fraîcheur musicale mais également ce remède à la fois doux mais amer pour toutes nos peines de cœur. 

« Ouais, je cherchais autre chose, un nouveau genre d’ivresse, un nouveau genre d’osmose »

– Tu le mérites, Tristesse Business : Saison 1.

Un été dans le sud en belle compagnie

Un an plus tard, il revient avec le single Palace Mafia. Un bel hommage qu’il rend à toute l’équipe du Foufoune Palace avec qui il grandit et travaille depuis plusieurs années.

En 2020, il dévoile l’EP Boscolo Exedra. Luidji y invite ses fans le temps d’un projet de 5 titres loin de l’effervescence de Paris. Le temps d’un été, l’artiste se laisse aller aux douceurs d’une relation dont la fin est déjà toute écrite. Jeu de charme, séjour ensoleillé et évasion légère, l’EP s’envole dans les frivolités d’un été aux ambiances chill. Cette même année, il réalisera deux shows Colors : Système et Le Rouge. Une belle manière de conclure ce premier acte et de s’ouvrir à quelque chose de plus grand.

Saison 00, le retour aux sources

Après la sortie de Boscolo Exedra, Luidji prit le temps nécessaire pour confectionner avec soin son prochain album. Il apparaît dans quelques projets comme celui de Prince Waly, MadeinParis ou encore Oscar Emch. Mais alors que tous ses fans attendaient la 2ème saison de Tristesse Business, il débarque au début de l’été 2023 avec la Saison 00.

« Je me souviens de ce visage d’enfant à l’esprit si sauvage »

– Alexis, Saison 00.

L’histoire d’une jeunesse marquante

C’est lors de son Zénith que Luidji dévoile un court métrage de 6 minutes.Dans une salle d’attente mystérieuse aux énergies fantastiques, il annonce la sortie de son nouvel album, Saison 00 ou Tristesse Business : Saison 00. Ce projet revient dans ces 14 titres sur les débuts de la vie de Luidji Alexis. Il insuffle à chacune de ses paroles ses plus profondes pensées et ses plus vieux souvenirs. Au travers de ses différentes mélodies offertes par Ryan Koffi, l’album peint cette thérapie personnelle et revient sur le passé de ce petit garçon à la cravate rouge.

« L’impression de vivre les tableaux de mon papa. Garnis de ces âmes qui ne croient qu’en ce qu’elles ne voient pas »

– Bahia, Saison 00

De belles leçons de vie

Sans aucun filtre, Luidji détaille les difficultés qui ont jonché son parcours et les sentiments d’un enfant qui eut du mal à s’apprécier tel qu’il était. C’est sous le son de la guitare et du piano qu’il partage cette passion qui l’anime depuis toujours et expose la naissance de ses plus grandes ambitions. Il tire tout au long de ses morceaux les plus belles leçons de vie, faisant de ce projet une magnifique lettre adressée à ce jeune garçon.

« Est-ce qu’un jour je pourrais compter parmi les grands de ce monde »
– Monde, Saison 00.

Des vérités qui parlent à tous

Véritable thérapie, la Saison 00 pose les réflexions d’une vie et vient sonder au plus profond de chacun cette envie de devenir les meilleures versions de nous-même. Car si nous avons tous connu des expériences similaires, ces paroles universelles emplies de vérités rendent ce projet d’autant plus attachant.

Un artiste qui parle avec le cœur

Surfant dans un monde bien à lui, Luidji ne met aucune barrière à sa musique s’affranchissant de tout ce qui pourrait l’entraver. Sa polyvalence et sa sincérité ont réussi à toucher les cœurs et ont fait de lui un artiste unique en son genre. Cet artiste du ressenti qui vogue à contre-courant de toutes sonorités, impose sa propre harmonie.

Devenu inclassable de par son caractère éclectique, Luidji nous offre depuis de nombreuses années une musique qui s’adresse à tous.